L’ histoire du poisson amateur de thé …

L’ histoire du poisson amateur de thé …

Peut-être faudrait-il que je vous parle de Predator …
Je sais, pour un poisson rouge, on peut rêver meilleur
prénom. Bubulle ou Flic, Flac, Floc …
Predator faisait à l’origine partie d’une joyeuse bande de cinq
poissons. J’avais baptisé ce délicieux quintette, Les Fisher Five … Je trouvais
que cela sonnait bien.
Ne riez pas.

Un rêve splendide. C’était l’été. C’était juillet. J’avais
hérité d’une immense bassine en zinc et l’idée d’y voir évoluer de gracieux
poissons rouges m’avait semblé tellement tendance.
Ne riez pas.
Deux d’entre eux n’apprécièrent pas vraiment leurs conditions
d’ habitation.

Ne restaient donc que 3 poissons et une jacinthe aquatique.
Je leur trouvai une place plus sûre au sein d’un aquarium en
verre.
Exit la jacinthe aquatique qui vieillit mal, finalement, en
intérieur …
Elle emmena dans sa suite un autre de mes tenors.

Puis vint le déménagement et j’oubliai l’aquarium derrière
une vitre, en plein soleil. Deux jours plus tard, Predator flottait, ventre à
l’air. Choquée d’abord par tant d’indécence, il me vint ensuite à l’esprit
que le leader de la bande était tout simplement victime d’un coup de chaleur …
Je ravalai donc mes principes d’éducation et décidai de le sauver coûte que coûte
de ce mauvais pas. Si j’ose dire. Forte d’une solide expérience de secouriste,
je l’emmenai à l’ombre et rafraîchissai
son eau … Une heure plus tard, Predator frétillait, frais comme un gardon … La
comparaison, je l’avoue, est facile ! Et je n’ai aucun mérite dans cette
figure de style.

Mais alors même qu’il coulait une convalescence des plus
tranquilles dans la fraîcheur d’une pièce d’eau, Predator, sans doute au cours
d’un rêve imbécile, tomba de son aquarium de repos. Avertie par un sixième sens
infaillible, je le sauvai une seconde fois. J’ignorais encore que cela deviendrait une habitude.

Ce matin, il fallut me lever tôt. C’est une chance. Predator
gisait sur le sol, aussi sec qu’un hareng saur … Je commence à me demander si
mon poisson ne souffre pas de tendances suicidaires. Il n’a sans soute pas
accepté le récent départ de l’un de ses coéquipiers. Le groupe se disloque, j’en ai bien peur.Toujours est-il que cette
vision cartonnesque me lessiva …Cependant, il fallait tenter quelque chose.
Mais quoi ? Je ne voyais plus qu’une petite infusion dans une eau à
température ambiante pour le détendre un
peu. Et moi aussi. C’est ainsi que je nous préparai deux mugs. Dieu merci, je
retrouvai assez d’esprit pour ne pas confondre l’eau de mon thé et celle dans
laquelle je tâchai de ranimer mon poisson.

Néanmoins, il me fallait partir. Mue par une impulsion géniale, je
replaçai tout bêtement Predator dans l’aquarium, n’ayant en fait ni le coeur de le jeter à la poubelle, ni le temps de pratiquer le bouche à bouche.

Mon poisson est toujours en vie … Quelque chose entre le King
et Terminator. Mais en vrai.
Ce soir, néanmoins, je lui trouve une mine un peu déconfite et
j’ai pu observer que l’une de ses nageoires est mal en point. Quel farceur tout
de même ! Je suis sûre qu’il me fait le coup de Némo ! J’ai toujours
su que c’était son dessin animé préféré ….

On dirait que son colocataire (seul rescapé d’un duo précédent. La fusion s’imposait) essaie de l’encourager à
remonter en surface. Tout doucement, de la tête, un peu à la Flipper le Dauphin … Mais là, je suis en
pleine crise d’anthropomorphisme !

Voilà. Ceci n’est pas une recette, encore moins un poème.
Peut-être un très joli conte. Aujourd’hui, mes amis se sont gentiment payé ma tête au récit de cette aventure. Cela
devient, aussi, une habitude … J’ai bien conscience parfois d’être un peu trop
sentimentale … ou ridicule ! Bon, je
vais m’arrêter là tout de même avant de sombrer dans le mièvre, et aller noyer
mon chagrin dans un verre de délicieux vin blanc infiniment liquoreux … Je ne sais pas pourquoi, mais le
thé ne me tente pas ce soir.

J’ai trop lu, hélas ! et vu sans doute trop de films …  Il flotte en moi comme une certaine confusion, de Flipper
le Dauphin à Moby Dick, en passant par Oum et les Dents de la Mer … Sans parler de mon penchant pour la science fiction, le fantastique et le merveilleux …
Joyeux fatras émotico-littéraire !
C’est comme ça que tu appelles ton poisson rouge Predator et que tu le vois renaître de ses écailles.

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A toi lecteur qu’un précédent post avait ému,

Predator a jeté l’éponge le 8 janvier …
J’ai diagnostiqué une sévère rougeole.

Dans mon jardin,
Entre mûriers et chèvrefeuille,
Je l’imagine remontant les courants
Limpides
De mon imagination,
Un peu stupide …

2 réflexions sur « L’ histoire du poisson amateur de thé … »

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