Panais et carottes fondus d’ail et fines herbes

Panais et carottes fondus d’ail et fines herbes

La nuit étoilée s’installe et me hèle. Ces soirs-là, souvent, j’ai

Comme l’impression bizarre, bercée au creux de mes pleines lunes, que la
maison va
s’envoler.

Point de ballons pourtant accrochés à la toiture …

J’entends les amarres craquer, les poutres se délier, le grenier
soupirer de n’être pas poussière d’étoiles

Vite. Se réfugier dans les bras de mon canapé mar-ron …

Je ne vous ai jamais
parlé de mon canapé mar-ron. Je ne sais toujours pas pourquoi je le
nomme
ainsi, en insistant bien sur sa couleur. Comme s’il y avait un lien
fondamental entre elle et moi. Couleur d’automne, couleur du pain
d’épices, des champs qui m’entourent, avant que le vent
ne blanchisse la terre

Il me connaît depuis mon tout premier enfant, m’a portée et supportée
de siestes en siestes, de lectures en écritures, de maux de dos en bons
gros rhumes.

Passé, dépassé, marqué des empreintes du temps, mon
vieux canapé marron tient le coup pourtant et continue de m’offrir ses
bras rugueux et robustes chaque fois que je les lui demande.

J’essayai bien un jour de l’affubler d’une housse « cache misère ».
Peine
perdue. Je compris à sa mine déconfite qu’il n’appréciait pas cette
insulte à sa carcasse. Les rides lui vont si bien, après tout.

De temps en temps, je change l’enveloppe de ses coussins (nous
avons tous nos petites coquetteries) et les soirs d’affluence, il a
droit (qu’il le veuille ou non) à un immense plaid en coton fin et
moelleux.

Quand Petite Planète fait sa sieste, mon canapé marron
et moi, on se retrouve comme
deux vieux amants, deux bons copains que ne se seraient pas vus depuis
des lustres. C’est dans ses bras que j’aime commencer ou finir mes recherches, mes études ou me perdre dans l’infinie contemplation des merveilleux nuages.

Dernièrement,  j’y replongeais aussi dans ces Légumes oubliés je vous aime
de Béatrice Vigot-Lagandre. Merci encore à Claire pour ce si beau
cadeau. Le panais, pour ceux qui comme moi en raffolent, y a la part
belle au milieu des scorsonères, crosnes, pourpiers, topinambours,
pissenlits et autres orties. Jolie promenade …

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(cuisine en travaux  : port du casque obligatoire …)

Panais et carottes fondus d’ail et fines herbes

Les ingrédients :

_ 4 panais qui épluchés donneront 500 grammes
_ 3 carottes
_ 30 cl d’eau et 30 cl d’eau
_ Fleur de sel et poivre du moulin, 1/2 cuillère à café de curry
_ 2 x 20 cl de crème de soja
_ 1 gousse d’ail
_ Un filet d’huile d’olive

_ 1/2 fromage ail et fines herbes et 2 cuillères à soupe de parmesan

La recette :

Préchauffez le four à 180°

Pelez les panais et les carottes, lavez-les et coupez-les en rondelles

Plongez-les dans le mélange eau + lait et portez à ébullition, puis baissez le feu et laissez cuire à feu doux jusqu’à’ à ce que vos rondelles soient tendres.(J’aime cuire les panais dans le lait : d’abord, parce que ça rime, ensuite, parce que le lait adoucit leur âcreté, amortit cette
infinie saveur de muscade qui me les rend si attirants mais ne plaît pas
forcément à ma tribu juvénile)

Égouttez.

Coupez en deux votre gousse d’ail, dégermez-la  et frottez-en votre plat pour un subtil et parfumé gratin

Déposez vos carottes et panais égouttés

Couvrez de crème végétale

Salez, poivrez et ajoutez un voile de muscade

Ajoutez de ci de là de belles cuillères de ce fromage ail et fines herbes fermier pour lequel vous n’hésitez pas à braver les pollens de la campagne sur votre petit vélo

Saupoudrez de parmesan

Faites cuire environ 40 minutes à four chaud.

Servez ce plat que je consomme unique et végétarien

Gratin de panais au jambon, tarte au panais, en flancs ou en rôstis … je vous invite à les découvrir dans le livre de Béatrice vigot-Lagandré, au Editions le sureau (pour la table des matières, c’est ici)

Voilà. J’avais envie de vous faire partager un peu de mon canapé mar-ron : on y est bien n’est-ce-pas ?

A bientôt j’espère sur ma planète

2 réflexions sur « Panais et carottes fondus d’ail et fines herbes »

  1. Si jolie ta planète…avec ou sans canapé…le mien de canapé est blanc et mon homme ironise sur le fait que la marque de mon auguste postérieur y est gravé à vie…pas ma faute si j’aime la sieste!
    Les légumes oubliés…Une recette qui sent bon ta poésie…bizzzz

  2. Sieste mar-ron
    Pour moi, le réconfort de la sieste est associé, non pas à un canapé, mais – j’assume – à un vieux hibou en peluche tout râpé, reçu dans mon enfance et dont je ne me suis jamais séparée.
    Comme tu rends bien hommage à ce joli livre dont les illustrations naïves me ravissent les yeux et les recettes originales, les papilles. Le panais, que j’abhorrais petite, est devenu pour moi un délice grâce à ce livre. J’entends encore mes amis se moquer gentiment suite à une conversation sur le panais – aucun ne connaissait ce légume oublié, ce qui donna lieu à la consultation du dictionnaire: « légume d’antan »… ma réputation de fantaisiste et, oui, tout comme toi un peu contrecourantiste,s’en trouva confirmée!

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