Rien d’autre

Rien d’autre

Il y a cette gare, qui n’a rien d’exceptionnel.  
Pourtant …
Le train s’y arrête toujours un peu plus longtemps.
C’est
tout.
Tu te dis que c’est normal. Tu te dis que c’est une gare
plus importante …
Rien d’autre.
Le train s’arrête et repart.
Et puis ?
Oh rien de grave ! Si ce n’est que chaque fois tu
y laisses un lambeau de toi.
Chaque fois.
Qui reste accroché à ses bras.
Chaque fois.

Le train repart et brusquement, alors même qu’il roule déjà,
il te semble que tu sors d’un long, long rêve …
Moment d’absence.
Où étais-tu ?

C’est comme si cet arrêt, juste un peu plus prolongé que les
autres,
T’ouvrait une autre porte.

Où étais-tu ?
Quelques secondes, ailleurs.

C’est tout.
Loin, très loin
De tout.

En revenir,
Toujours.

Se souvenir,
Jamais.

Il revient toujours l’enfant que tu as perdu

Tu te dis qu’il t’attend là peut-être …
Comme un lieu où
rien ne pourra l’atteindre.

L’enfant qui est resté en toi.
Qu’il va peut-être y grandir,
seul, et passera sa longue, longue journée à guetter les trains, à t’attendre.
Te
voir, oh oui te voir !

Juste deux éternités par jour …

Tu te dis que
ce n’est pas une vie !
Qu’il serait peut-être bon de le laisser partir
Comme ce train qui redémarre.
C’est tout.

Détacher le fin ruban et puis le laisser
S’échapper dans la nuit électrique,
Voler à tous les vents d’hiver,
Et accrocher le firmament.
Briller, peut-être encore
Rien qu’une fois.
Juste pour toi.

C’ est tout.

2 réflexions sur « Rien d’autre »

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