Ballade orangée

Ballade orangée

Une place au soleil, sur la Place du Marché

Tu ne sais pas pourquoi tu es là

Mais tu sais que tu es bien

Au milieu des passants,

Entre
deux étals de fruits

Trois de légumes

Tu dores sous le soleil frileux d’avril

Ça sent bon la rose et la cannelle

Le lys et la rosée.

Il y a cette fille un peu myope

Qui passe et repasse devant toi

Et te dévisage, rêveuse

Regard légèrement  plissé

 

Tu aimerais bien savoir ce qu’elle a dans la tête

Tu le sauras bientôt :

Deux ou trois paroles échangées

Elle pose un instant sa tête frêle entre tes bras

Puis t’emporte à l’autre bout de son monde

Lissé

Entre le lys et la rosée

Ah que c’est bon tu sais de marcher avec toi

Bras dessus, bras dessous dans les rues ruisselantes

Que c’est bon de se dire que je pars avec toi

Pour toujours et

A jamais

Nos deux cœurs, vissés

Course à la montre en marche saccadée

Oh ! mais
dis-moi que tu es bien pressée

Ta journée n’est pas encore achevée

Entre un vieux radiateur et le standard de ta boîte

Jusqu’aux vêpres

J’attendrai

Craintif, impatient

Abandonné

Jusqu’à toi, hissé

Ton retour espéré.

Tes blanches ailes dans le dos

Je les entends se déployer

Dessus le monde et ma solitude

Envolée

A coups de phrases syncopées

 

Ce soir, jusque chez toi suivre

Le chemin des écoliers

Entre tes bras survivre

Aux terreurs passées

Elle m’a planté là près de la balançoire des enfants

Un oranger du Mexique ça n’est pas fait pour vivre seul

Chaque fois que tu les balanceras, moi je distillerai pour
toi, pour eux

Et tes pruniers mes senteurs délicées,

Venues du cœur blanc de mes fleurs

Jusqu’aux sentiers abandonnés

Où tu distilles tes pensées

Sauvages et

Calicées

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5 réflexions sur « Ballade orangée »

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