L’etourdie
C’est le gros chagrin de la fille
Qui pleure de n’avoir pas fait signe
A son gamin derrière la grille.
Elle le lui avait promis pourtant
Mais il y a toujours quelque passant
Pour la happer. Et puis
Elle en oublie, juste une seconde, de relever son front au firmament
Ou l’attend sagement
Celui à qui elle avait dit qu’elle attendrait
Ton passage
Toute ma vie
Par delà la grille
Je guetterai
Le signe de
Ta main
Au bout de ton bras
Qui se balance
Comme
L’infini métronome de mon cœur.
Alors toute la journée
Elle n’attendra que
Toi.
Dans la brume givrée le train dessinera
Des arbres et des champs qui porteront ton nom
Mon corps désarçonné se cognera cent fois
Au mur de mes remords.